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p. 50 : Les montagnes à griffer

Le passage est dominé par l'image les références aux orgues basaltiques si présents en Auvergne et qui croisent pour l'occasion le chemin de l'ours. Annoncé par le mention du Far West, c'est donc un site amérindien, Devils Tower (Wyoming), qui est apparu comme une évidence. En effet une légende indienne raconte que quelques filles sioux cueillaient des fleurs, lorsqu'elles furent prises en chasse par des ours. Se sentant pris de pitié pour ces filles, un Grand Esprit souleva le sol sous elles. Les ours tombèrent en griffant les parois de longues marques verticales.

 

Cet endroit est resté sacré pour certaines tribus. Pendant le mois de juin, elles y procèdent à des cérémonies. Il est alors demandé aux visiteurs de ne pas escalader le rocher, ce qui est considéré comme une profanation par les Amérindiens. Différents noms ont été donnés par les tribus au monolithe : Aloft on a Rock (Kiowa), « la maison de l'ours » (Cheyenne, Crow), « l'antre de l'ours » (Cheyenne, Crow), « l'abri de l'ours » (Cheyenne, Lakota), « la butte de l'abri de l'ours » (Lakota), « le tipi de l'ours » (Arapaho, Cheyenne), « le rocher arbre » (Kiowa) ou encore « l'abri du grizzly » (Lakota).

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Il fallait toutefois qu'un autre lieu qui fait partie de ma géographie personnelle vienne trouver ici sa place : les Roches Tuilière et Sanadoire. Le lieu a cette magie des instants familiers. Les prismes réguliers, nés du lent refroidissement de la lave, se délitent en plaques minces et régulières, les lauzes. Elles furent longtemps exploitées pour couvrir les toits des maisons et des églises dans un large périmètre, donnant ainsi son nom à la roche Tuilière.

La roche Sanadoire, “roche sonnante”, car la phonolite résonne quand on la frappe, culmine à 1290 m. Elle a porté jusqu’au XVe siècle un château réputé imprenable. Il servit de repaire aux mercenaires (routiers), amenés par les anglais, qui ravagèrent la contrée pendant la guerre de Cent Ans. Un effondrement de la partie sommitale (certainement dû au tremblement de terre de 1477, qui secoua fortement la région et endommagea la Basilique d’Orcival), en a complètement effacé les traces.

C'est à deux pas de là qu'habite Jean-Louis Murat dans les mots et la musique ont accompagné la rédaction de la Femme du dessus.

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